La saison du melon...

L’Ego est-il compatible avec la performance ?

Quand le pouvoir fait tourner la tête.

Un dirigeant m’avouait à demi-mots lors d’une séance de coaching « Le pouvoir est une drogue, dont je ne sais plus me passer. »

Done. Je me réjouissais de cet « aveu » qui témoignait de l’avancée majeure de son travail personnel.

La prise de conscience de l’EGO.

Sujet essentiel à mes yeux, point de passage indispensable lors d’un coaching.

« Oh mon beau miroir, dis-moi… pourquoi le pouvoir génère-t ’il une addiction ? »

Parce qu’il donne à l’égo en mal d’exister, une place disproportionnée.

Le pouvoir et ses attributs apportent de nombreux aspects matériels et relationnels qui vous donnent une image différente et vous laissent entendre que vous êtes « au-dessus des autres ». Le statut, la reconnaissance et les avantages reliés au pouvoir peuvent être étourdissants. Le vertige social touche celui qui n’y était pas préparé.

Dans les paradigmes d’une grande majorité, un boss ne peut l’être, que s’il est capitonné dans son bureau du 8ème étage. Et l’épaisseur de la moquette témoigne de son pouvoir. Signes extérieurs encore très rattachés au « Pouvoir » en entreprise.

Plus votre égo va se nourrir de cette friandise rassurante et plus il va grossir. Et moins il supportera l’amertume de la réalité.

Plus il va prendre de la place et plus il va vous manipuler en vous amenant à ne rechercher que ce qui le nourrit…cela devient donc addictif.

Il apaise une tension, qui tapie dans l’ombre, attendait d’être nourrie.

Le sentiment de tout puissance que génère le pouvoir répond à l’insatiable besoin de l’homme « immature » d’être rassuré dans ce qu’il est. Et il le manipule, parfois sans fin. Parfois jusqu’à l’épuisement, d’une vie, en quête de réassurance.

Comme l’explique très bien Jennifer WOO, PDG de The Lane Crawford Joyce Group, le plus grand détaillant de biens de luxe en Asie « Gérer l’insatiable appétit de l’égo pour la fortune, le gloire et l’influence est la première responsabilité de tout leader »

« Sachez Monsieur que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute »

Les relations sont biaisées, et vous disent ce que vous avez envie d’entendre.

Car l’Homme de pouvoir peut vivre dans une bulle. Entouré de courtisans proches qui font barrage aux critiques afin de bénéficier des ailes protectrices de celui qui l’écoute. Ainsi un Comité de direction peut devenir une cour, qui noie le leader sous les flatteries et le coupe des réalités du terrain.

Si le DG y est sensible, son équipe passera plus de temps à définir des stratégies politiques qu’à réfléchir aux sujets de fonds.

Immature ? Vous avez dit « immature » ?

Oui j’ai dit et j’affirme. Car nous n’en parlons jamais assez.

Les phares sont trop souvent projetés sur les lignes du CV du dirigeant. Sur son parcours, scolaire d’abord, puis professionnel ensuite. Comme s’ils garantissaient de tout.

Or la maturité et la connaissance de soi, sont des dimensions majeures pour la réussite d’un dirigeant et le management de son CODIR.

En particulier dans un environnement concurrentiel et complexe. Sa capacité à accepter les réalités, à entendre ce qui n’est pas toujours acceptable, à écouter des solutions qui ne sont pas siennes…Sa capacité à reconnaitre qu’il n’est pas le meilleur, pour chercher à progresser, apprendre et se remettre en question…feront de lui un leader incontestable.

Ces aptitudes garantissent un égo tenu à sa juste place. Et donc des décisions stratégiques et managériales plus « justes ». Une qualité relationnelle sans biais, ni tension inutile. Et donc une possibilité pour chacun de s’exprimer sur la réalité d’une situation et non sur celle attendue par le dirigeant.

Malheureusement la maturité et la connaissance de soi restent encore des dimensions peu exploitées. D’une part car complexes à mesurer, et d’autre part, souvent inavouées comme indispensables, jugées de l’ordre de l’intime, n’ayant pas place en entreprise.

Le monde de l’entreprise préfère encore supporter un dirigeant égotique, que de le confronter dans son développement personnel. Même si cela change.

Les DRH prennent de plus en plus conscience de la mesure du sujet, et surtout des conséquences catastrophiques que peuvent avoir lorsqu’elles ne sont pas considérées.

Coach ? Dompteur de lions ?

J’aime cette image car elle est très parlante.

L’égo est comme le lion. Il se dompte. Encore faut-il le savoir et surtout en avoir conscience. La maturité et la connaissance de soi permettent de poser la limite et le mettre en cage. Le nourrir sans l’affamer, ni le « gaver ».

Un égo trop faible est aussi un véritable point de manque en tant que dirigeant.

Ne nous méprenons pas. L’égo est un ressort nécessaire, point de leadership, de dépassement de soi, de recherche de perfection sans égo. Point de challenge, de prise de risque sans lui. Il nous différencie de l’animal qui en est dépourvu (sauf le Bonobo seul animal dont il a été prouvé qu’il fait preuve d’égo dans ses relations;-)), et c’est grâce à lui que les évolutions de ce monde existent.

Mais les guerres aussi. Les aventures inconsidérées, les décisions inappropriées, l’impatience inadaptée, les colères disproportionnées, les combats de coqs (ou de poules;-) déplacés, les jeux politiques bref…Vous l’avez saisi, des énergies négatives. Les fans de GOT en ont de nombreux exemples en la Reine Daenerys.

Piquée au vif, elle a de nombreux excès de violence toujours en lien avec son égo malmené. Elle doute tant de sa légitimité que toutes personnes se dressant sur son chemin est promis à une mort certaine. « Comment peut-on douter de son pouvoir et sa légitimité ? « 

Sans spolier la dernière saison, le carnage est total lorsqu’elle doute d’elle-même, ne supportant pas être « moins aimée » que Jon Snow.

Comment mesurer sa maturité émotionnelle ?

La complexité du sujet tient dans l’amalgame des possibles. En tapant « mesurer maturité émotionnelle » sur google, il vous proposera pléthore de solutions toutes aussi alléchantes les unes des autres, allant du marabout qui ressent votre énergie, à la mesure des couleurs que votre corps dégage, en passant par des tests gratuits en ligne…

Bref, le caractère parfois sectaire que ce sujet revêt, rend la tâche facile à délaisser.

Pourtant des chercheurs, scientifiques et professionnels utilisent des outils encore trop peu connus.

Unyck, pour exemple est certifié TTI Success Insights, et propose aux dirigeants un questionnaire qui mesure à l’instant T votre Quotient émotionnel. Lien test QE :

L’ensemble évalue la capacité d’empathie, la conscience de soi, aptitudes sociales et maitrise de soi. Grâce auxquels nous avons un miroir factuel de la réalité de la connaissance de soi et maitrise de soi du dirigeant. Ce questionnaire existe depuis 15 ans, et fait l’objet d’évolutions permanentes, grâce à une équipe des 30 chercheurs basés à Phénix. Les résultats sont tellement factuels qu’il est impossible de se cacher derrière d’éventuelles interprétations. Accepter ses émotions, les décoder, apprendre à être en accord avec soi-même pour le devenir avec les autres…Connaitre et comprendre ses limites. Autant de clés, qui permettront aux dirigeants de vraiment diriger, et ne pas laisser le dragon de l’égo le faire à leur place.

#BEUNYCK

#Couragedetresoi

#affrontersesdragons

Image de Stephanie Le Marec

Stephanie Le Marec

« Merci de nous obliger à regarder les moindres détails, même et surtout là où on aurait plutôt envie de mettre un grand coup de balai… »