Faut-il faire Descendre le hamster de sa roue ?

Pour une ascension Unyck

Nombre d’entre vous allez faire une pause salvatrice de quelques jours, ou tout au moins ralentir le rythme. Reprendre un court instant, votre souffle. Vive le pont de l’Ascension… dont la signification religieuse pourrait nous amener à réfléchir à la notion d’ascension tout simplement.

Celle qui pousse à la performance et à la compétition. Celle qui nous fatigue, au point d’arriver à bout de souffle… au pont, de l’ascension. Joli clin d’œil. Toute l’équipe Unyck constate la tension dans laquelle les équipes dirigeantes sont actuellement.

La fatigue et le stress ambiants dans lesquels les équipes vivent.

Transformation, évolution, compétition. Tensions.

Et…Vous manquez de temps.

Le temps est devenu la ressource la plus précieuse, bien avant votre budget finalement…

« Le temps le temps, le temps et rien d’autre, le tien le mien celui qu’on veut nôtre » se volatilise devant la To do indéniable que vous accumulez.

Vous êtes pris dans des sujets opérationnels qui vous empêchent trop souvent de vous autoriser à sortir la tête de l’eau. Une urgence en appelant une autre, une visio en enchainant une autre, l’important passe au second plan. Impossible de sortir la tête de l’eau pour observer le verre, qui déborde.

Vous buvez la tasse.

Personne ne s’autorise à dire STOP, parce que personne ne voudrait porter le lourd fardeau de la contre-performance.

Comme si tout, ne tenait que sur vos épaules… Et si nous prenions un peu de recul ?

Tout, autour de nous, dans notre écosystème, s’autorise une pause.

La nature se met en veille tout l’hiver.

Le cœur, bat toute une vie car il se contracte et décontracte à chaque battement.

Le sportif de haut niveau accorde autant d’importance au temps de récupération qu’à son temps de jeu.

Pourquoi serait-ce différent en entreprise ?

La performance n’est pas durable sur le long terme sans repos.

Sinon il s’agit d’un exploit. Et cet exploit, même un engagement incroyable ne peut suffire à le faire tenir dans le temps.

 

Qui d’autre que les dirigeants peuvent stopper cette course sans fin ?

Qui, si ce n’est le dirigeant, peut imposer aux « hamsters de descendre de la roue »?.

Qui, peut prendre le recul et permettre aux autres de prendre conscience que la situation n’est pas tenable ?

Qui, peut affirmer que performance peut rimer avec plaisir. Et que la pression et la vitesse peuvent être données à bon escient.

Car le sujet de mon propos n’est pas de les bannir. Non. Pas du tout.

Mais de les prioriser.

De les structurer.

Tout ne peut pas être urgent.

Ce n’est pas vrai.

Vitesse et précipitation nous confondons.

Aujourd’hui les dirigeants pressurisés par le temps et l’argent nous demandent de travailler des visions  en 2 jours, puis de les partagées en ½ journée en visio de 200 personnes… et nous nous étonnons qu’elles ne soient pas appropriées ni mise en œuvre ?

Nous imaginons bâtir des plans d’action en 2X3 heures et nous nous étonnons que nos équipes ne se sentent pas concernées ?

Ne serait-il pas URGENT de prendre notre temps et d’affirmer qu’il est indispensable. Remettre ce paradigme dans les esprits de chacun ?

Car le « temps » personne ne l’a. Il n’appartient qu’à celui qui le prend.

Et de moins en moins de dirigeant ose et affirme le prendre. Sans que personne ne réagisse vraiment.

Et l’argent reste le nerf de toutes les guerres. Mais l’arbitrage et la prise de risque s’évaporent des postures de leader.

L’OMS a reconnu le Burn-out comme une maladie professionnelle. Toute ma profession s’en réjouit. Sauf moi.

Selon une enquête de My Happy job en 2022 les salariés français déclarent un mal-être au travail provoquant, pour 71% de ceux ayant déjà fait face à une difficulté psychologique, une envie de changement profond

69% des dirigeants se déclarent épuisés en quête de sens, perte de confiance en eux et l’avenir. Et 73% des dirigeants TPE/ PME souffrent d’un manque d’équilibre vie perso/ vie pro.

La QVT devient un enjeu que nous allons pouvoir adresser.

Poser un pansement sur une plaie béante ne peut me réjouir.

De mon point de vue nous prenons le sujet à l’envers, et nous nous enthousiasmons de nos erreurs.

La seule chose qui saurait me réjouir, serait que vous, dirigeants, appreniez à souffler et donniez le ton à vos équipes.

Que vous indiquiez le chemin de l’affirmation de soi, de la confiance en soi et du chemin de la performance dans le plaisir.

Faire une pause, réfléchir, lire, échanger, partager… peut sembler être une perte de temps.

Et pourtant, sans elle point de respiration, d’oxygénation, d’idées.

Si vous le pouvez, regardez « My Octopus Teacher » sur Netflix. Inspirez-vous, de cet homme, passionné, doué et à bout de souffle, qui ne trouvait plus de sens en rien, reprendre vie et goût par la force de l’observation de la nature.

 

La performance a été associée à la vitesse, au stress, au sacrifice, à la pression.

Quel dommage ! L’exigence pourtant peut être donnée dans un cadre qui a des limites.

Comment peut-on se dédouaner de nos responsabilités face à un turn-over élevé et des burn-out/ arrêts à répétition ?  

Les ambitions stratégiques de « bonheur au travail » ne m’inspirent pas plus que la reconnaissance du Burn-out comme maladie.

Ceux sont des injonctions paradoxales qui sont intrusives et infantilisantes… souvent portées dans un environnement maltraitant.

Injonctions paradoxales… oui…

Car bien souvent tout le monde professionnel est pétri de bonnes intentions. La volonté du « Happy@work » est réel, mais les comportements ne s’alignent pas sur l’intention.

« Bien entendu que je souhaite que mes collaborateurs respirent et travaillent dans une ambiance plus sereine, d’ailleurs je ne cesse de le leur dire »

Pour autant, les mails arrivent entre 6h et minuit… et tout le monde trouve cela « normal ». Le week-end n’a plus de frontière, la semaine non plus. Le travail se mêle et s’entremêle à la vie perso. Les call se passent en tenant la main de nos enfants pour les mener à l’école… Le réveil sonne sur votre téléphone, et la seconde lecture se pose sur les mails et textos adressés la veille.

Est-ce une ascension dites-moi ? Que de proposer ce modèle, nous dirigeants, à nos enfants, nos collaborateurs ? la société ?

 

Il me semble essentiel de contribuer à la prise de conscience, et vous alerter.

Essentiel de vous inviter à minima à y réfléchir, au mieux à agir.

Inspirez-vous des meilleurs, et Microsoft par exemple l’a bien compris, en mettant en place 5 règles de vie hyper simples à appliquer et à retenir :

  1. Interdire mail et texto, whatsapp, teams…professionnels entre 18h30 et 9h
  2. Interdire les réunions et autres visio, call etc. après 18h30 et avant 9h
  3. Faciliter et continuer d’encourager le home office
  4. Simplifier les canaux de communication en ne choisissant qu’un seul outil collaboratif
  5. Aligner vos discours et vos actes :
  • Invitez ses collaborateurs à s’arrêter quelques jours, sans leur adresser 15 mails dans ce même temps de « repos ». Autoriser la VRAIE pause, et déconnexion en protégeant les collaborateurs pendant leurs congés.
  • Automatisez les réponses automatiques en cas d’absence, et même et surtout pour vous-même.
  • Encouragez la lecture, le benchmark, la formation comme partie intégrante du temps de travail… sans vous entendre dire « et après tu bosses »
  • Stoppez la mise en copie automatique de tous, pour tous, dans les mails.

 

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point »

Alors hâtons-nous de ralentir… 😉

Un joli pont peut-être, entre ce que vous faites aujourd’hui et ce que vous déciderez d’en faire, demain.

 

Excellent Week-end à tous

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Stephanie Le Marec

« Merci de nous obliger à regarder les moindres détails, même et surtout là où on aurait plutôt envie de mettre un grand coup de balai… »