La bonne humeur est-elle une compétence ?

Indiscutablement je dirai oui. Mais nous pouvons en discuter 😉

Je suis navrée de constater que notre société attribue, encore de nos jours, plus de valeur professionnelle aux managers et leaders stressés, de mauvaise humeur, autoritaristes, qu’aux managers positifs et de bonne humeur. Comme si la performance y était associée…

Encore une croyance limitante du monde d’hier qui a la vie dure.

La performance dans le stress, la souffrance et le sacrifice existe bel et bien, et est entretenue par un petit nombre de décideurs pour qui l’usage prime sur la pérennité de la collaboration.

Peu leur importe, si le collaborateur « dure » ou pas. Tel un kleenex, il s’essore et se change…Et ils encensent les plus résistants, portant gloire à l’effort, la pénibilité…

J’ai même entendu récemment un consultant me dire « Ce n’est rien un burn-out, tu ne peux pas être un digne associé sans être passé par là…c’est une sorte de mesure de ta capacité de travail, ton abnégation dans l’effort »

Seulement voilà, le monde évolue, et nos jeunes générations, pétrifiées à l’idée de devenir un mouchoir, lève le voile sur des attentes bien différentes.

La performance ils la veulent durable, sans abîmer, sans gâcher talents et personnalités créatives, sans jeter…

Ils veulent de la performance, oui ! ET durable.

Dès lors comment proposer une relation pacifiée et de coopération alors même que le monde part en guerre sur tous les fronts ? 

Je fais rarement état de mon parcours. Pourtant il est tellement riche, qu’il m’a enseigné très jeune, de très nombreux éléments essentiels à ma pratique de dirigeante aujourd’hui.

Parmi ceux-ci, la puissance du positif et de la bonne humeur.

Très vite, j’ai compris qu’elle était communicative et indispensable pour embarquer un collectif. 

J’ai APPRIS à être de bonne humeur. 

J’ai DECIDE d’être positive. 

J’ai volontairement insufflé de la légèreté et du plaisir, en particulier face à l’adversité. Tout simplement parce que très jeune, j’ai côtoyé la mort.

En effet, par chance, j’ai fait toutes mes études en travaillant. Et mon premier job, était dans une maison de retraite. 

J’avais 20 ans et ils en avaient entre 80 et 100… J’étais confrontée tous les jours à la vieillesse, la finitude, la fin.

J’étais leur souffle de vie, je devais « animer » leurs après-midis. 

« Anima- Animae » en latin, Âme, donner vie. 

Ce fut d’ailleurs, le nom que j’ai donné à ma première société de conseil.

Seulement voilà, pour animer la vieillesse, il ne suffit pas d’aimer la vie. 

Il faut aussi apprendre à aimer la mort. A se réconcilier avec la fin. 

C’est à ce prix seulement, que j’ai pu goûter la joie d’être en vie. Quelle que soit la situation, la difficulté. 

Ainsi, ai-je décidé d’en faire ma philosophie de vie. Et ce bien avant de découvrir le conseil.

J’ai décidé de faire de ma bonne humeur, positive et joyeuse une compétence, un soft skill. 

C’est une forme d’attention envers l’autre que de réguler ses propres doutes, stress et difficultés. Un égard qui se rarifie.

J’ai expérimenté le fait que ce n’était pas chose facile.

Il m’en a fallu des années, d’exploration de moi-même. D’acceptation de mes émotions, de confrontation à mes propres limites, de définition de mes frontières émotionnelles. Des années pour réguler et donner à voir le calme, la sérénité, et la bonne humeur.

Car il ne s’agit pas de nier, d’enfouir ou de contourner la réalité…non, simplement de l’accepter, et de réguler à leur juste place les émotions qu’elle génère. Alors la bonne humeur peut s’installer.

Et cet apprentissage m’a été utile toute ma vie professionnelle. 

Mon premier mentor dans l’univers du conseil, Christian Lemoine, disait sans cesse « Le manager est un importateur de doute, et un exportateur d’énergie ».

J’ai immédiatement compris cela, pour avoir tenté d’importer le doute, dans toutes mes expériences professionnelles auparavant. 

Je le comprenais plus qu’intellectuellement. Je le comprenais dans mon âme. Car il s’agit bien là de développement personnel, et d’apprentissage ancrés, devenus une compétence. 

Celle d’embarquer les autres avec joie, énergie et bonne humeur.

Alors évidemment, « les croques morts managers » comme je les appelle avec mon caractère confrontant, ceux-là même qui sont atteints de morosité chroniques, sous stress, angoissés, débordés sont souvent agacés de votre décontraction apparente, s’amusent à dire, que c’est « sympa » la bonne humeur. La rabaissent à la désinvolture. Maximisent la complexité de leur situation, minimisent la vôtre.

Comme la méchanceté dénigre la gentillesse.

Et ils laissent à croire, à qui accepte de l’entendre ; que les « sympa » n’ont que très peu de stress, d’enjeux, de difficultés, complexité…

Croyez-vous qu’il existe un monde facile pour certains et difficile pour d’autres ? 

Un monde sans peine, sans difficulté, sans adversité, sans stress…et un monde dur, complexe, oppressant, stressant ? 

Si tel est le cas, je vous invite à retirer votre bandeau des yeux car je vais vous chuchoter un fabuleux secret… 

Il n’existe qu’un seul monde;-)

En revanche, il ressemble à ce que vous décidez qu’il soit. 

Et cela commence par votre force intérieure.

Personnellement, j’ai opté pour la vie, la joie, et la bonne humeur.

IMPORTATEUR DE DOUTE, EXPORTATEUR d’ENERGIE, OUI c’est une COMPETENCE.

Et la bonne nouvelle, c’est que comme toute compétence, elle se développe 😉

Pour en savoir plus sur les stages intensifs et nos formations : facilitateur@unyck.net

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Stephanie Le Marec

Stephanie Le Marec

« Merci de nous obliger à regarder les
moindres détails, même et surtout là où on aurait plutôt envie
de mettre un grand coup de balai… »