Des équipes dirigeantes encore majoritairement trop masculines qui dressent souvent le même constat : Il est très difficile de motiver les femmes à intégrer l’équipe de direction, le Conseil d’administration ou même prendre la présidence.
Pourtant, elles ont la volonté marquée de faire respecter la parité au sein des équipes encore trop teintées de testostérone…
Et puis il faut bien l’admettre la loi Pacte et les auditeurs RSE évaluant la parité accélère le processus. Et Elisabeth Moreno, ministre de l’égalité fait activement bouger les lignes avec sa dernière proposition de loi sur l’égalité économique et professionnelle qui a été adoptée à l’unanimité des sénateurs en décembre dernier.
Toutes les entreprises de plus de 1 000 salariés devront, d’ici 2027, compter au moins 30% de femmes parmi leurs cadres dirigeants et au sein de leurs instances, et 40% d’ici 2030, sous peine de sanctions financières.
L’heure est à la recherche active de l’équilibre des forces et plein d’élan le ou la DRH lance les recherches.
Et puis, 6 mois plus tard, le poste resté vacant est finalement attribué à un homme.
Si les clichés du « ce n’est pas un poste pour une femme » tendent à disparaître, une réalité forte sur l’origine de la difficulté émerge.
Les femmes en position de prendre le poste le refusent.
L’intention de recruter ne suffit pas.
Il est impératif d’avoir une réflexion globale pour attirer les femmes en position de leadership autant que nous pouvons le faire pour des collaborateurs en travaillant la marque employeur.
Quels sont les freins? Dans l’ordre et dans le désordre… pour le brainstorm…
Le manque de sens exprimé sur le choix de la candidature de la femme.
Est-ce, de la part de l’équipe dirigeante, une conviction profonde de la plus value de son regard ? De sa capacité à apporter sa pierre de la performance globale de l’entreprise ? Où est ce une obligation masquée?
Comment voulez vous motiver une femme à prendre des responsabilités, à s’engager corps et âme, si la seule motivation est statistique ?
Le regard porté sur LA professionnelle et non sur son genre est essentiel dès le première approche du recrutement.
L’ambiance… sexyste… Osons en parler;-)
Aux détours de séminaire ou de team building je vous entends messieurs parler de vos collaboratrices qui sont en lumière
Les feedback positifs à l’égard d’une prestation réussie sont trop souvent suivis d’une petite phrase discrète et assassine…
– « Ça va Julien ? Bien passée la réunion avec Lydia ? Elle ne t’a pas trop castrée? »
– « Super ta présentation et tes jolies jambes avec c’est vraiment un plus dans l’équipe »
– « Merci pour cette brillante présentation dommage que vous ayez l’air fatiguée »
– « Vous pourriez assister à la réunion des actionnaires ? Il n’y a que des hommes ils apprécieront votre présence »
– « Vous devriez ralentir Laura, ce n’est pas la place d’une femme si tard »
Imaginez vous l’ensemble de ces mêmes exemples posés à un homme… ???
Un mélange des genres paternaliste et machiste qui ne fait pas toujours bon ménage avec l’image que les femmes vont avoir de l’instance de gouvernance.
Des rythmes imposés qui font fi de la réalité de vie familiale. Réunions tardives, échanges de mail intempestifs en soirée, déplacements soutenus… Si ces messieurs l’acceptent ou le supportent sans se rebeller, les femmes ne le PEUVENT pas et ne le VEULENT pas.
Et évidemment… Des propositions de périmètres et de salaires, bien inférieures à celles faites aux hommes… Le salaire mensuel net moyen des femmes en France est, selon l’INSEE, de 16,8 % inférieur à celui des hommes. et même si nous pouvons nous targuer d’être meilleurs que dans certains pays, comment justifier de cet écart devant un même professionnalisme ?
Bref… La réalité de la situation fait que bien souvent, RIEN ne donne suffisamment envie aux femmes d’intégrer une équipe de direction. Ou du moins PAS ASSEZ.
Entre sous entendus et obligations / contraintes reliés aux anciens paradigmes de la performance, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Bien entendu, ce constat n’est pas majorité, et de nombreux contres exemples existent chez tous nos dirigeants Unyck;-) Mais voyons les choses en face, il n’y a pas de fumée sans feux.
Alors, réfléchissons ensemble aux quelques pistes qui changent tout, et indiquent que les femmes ont toute leur place dans des organisations encore trop masculines :
Équilibre vie perso/ pro : Pas de Codir après 18h, ni de réunion à 7h du matin. Des mails qui ne sont pas adressés après 20H et n’attendent pas de réponse avant 8h45… Les femmes sont encore trop souvent le point d’ancrage des repas familiaux, et du quotidien des enfants. Pas de séminaire le week-end ou de départ le dimanche soir en déplacement. Qui plus est la vie de famille est un équilibre essentiel à tous (parents /enfants) et il devient urgent de réapprendre à faire différemment pour être performant.
Dirigeants homme ou femme ne veut pas dire esclave. Et le respect équilibré vie perso vie pro, est un droit pour tous.
Efficacité : Pas de réunion qui excède 45 mn. Au delà c’est du bavardage. Les femmes n’aiment pas s’éparpiller car elles ont souvent un triple agenda à organiser, la maison, les enfants et le boulot… straight to the point oblige.
Équité : Parité parfaite des salaires et avantages en nature. La femme ne devrait pas avoir plus à se justifier et se battre qu’un homme sur un poste et parcours égal. Pourtant une moyenne de 20% d’écart de salaire persiste encore.
Délégation juste: Des enjeux stratégiques portés par des femmes au sein de l’entreprise sur tous les sujets. Et pas seulement la DRH ( trop souvent attribuée à une qualité féminine) et trop rarement la DSI, la DAF, la Direction Commerciale…
Je suis certaine que vous avez de nombreuses autres idées à ajouter à ce début de brainstorm… en partie VOUS mesdames les dirigeantes Unyck, qui ont fait voler brillamment en éclats, ce plafond…
À vous lire…
